Energies Alternatives en Méditerranée

Source : CCFA n°38, Mars 2010

Les projets d’énergie alternative sur les rives de la Méditerranée se bousculent, sans que l’on puisse encore dire qui du nucléaire, solaire ou éolien va l’emporter, ou d’avouer tout simplement que tous ces projets sont finalement complémentaires pour satisfaire les besoins de demain. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont, pour l’instant, un avantage de positionnement évident, mais l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie et d’autres pays demandent également à avoir droit à ce chapitre. Derrière les projets qui se
profilent dans ces pays, il y a certes un grand souci écologique et environnemental, une urgence pour trouver dès aujourd’hui comment satisfaire les besoins de demain, mais aussi et, peut-être, surtout des grands intérêts économiques.

Au départ, chacun des pays concernés est guidé par des besoins domestiques de plus en plus croissants, à un moment où les réserves en énergies fossiles et étrangères risquent très vite de manquer et où la conscience écologique des peuples oblige les dirigeants à trouver des solutions propres et durables. Les rives de la Méditerranée ne sont pas avares en soleil ; c’est donc bien naturellement dans cette direction que tous les esprits se tournent.

Ainsi en va-t-il, par exemple, du Maroc qui travaille sur un projet d’énergie solaire de grande envergure. Un projet de 9 milliards de dollars, qui vise à installer des unités de production d’une capacité totale de 2 000 MW d’ici 2020, et à réduire ainsi la dépendance du royaume envers les importations d’électricité, de pétrole et de gaz et protéger son environnement.

Ce «chantier grandiose », tel que le qualifie le ministre de l’Energie et des Mines Amina Benkhadra, devra concilier développement économique et social, préserver l’environnement et lutter contre les changements climatiques.

Pour le ministre, « ce projet réduira les importations énergétiques en économisant un million de tonnes équivalent pétrole par an et contribuera à la préservation de l’environnement en évitant l’émission de 3,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an». Pour en assurer le succès, le Maroc a signé avec la France un partenariat institutionnel, technique et financier, dont l’accord cadre a été signé par le ministre de l’environnement français Jean-Louis Borloo et le ministre de l’Energie et des Mines marocain Mme Amina Benkhadra.

Côté projets solaires ambitieux, la Tunisie n’est pas en reste. C’est ainsi que le plan solaire tunisien (PTS) qui vise à faire de la Tunisie un centre régional de production industrielle et d’exportation dans le domaine de l’énergie solaire, compte pas moins de 40 projets devant être mis en oeuvre dans le cadre de partenariats publics-privés au cours de la période 2010-2016.

Le secteur privé en réalisera 29, tandis que 5 autres projets relèveront de la responsabilité du secteur public, notamment de la STEG (Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz), le reste est encore à déterminer. Cinq projets porteront notamment sur la réalisation d’études et la mise en oeuvre du plan.

Le plan est réparti en 5 chapitres selon le secteur d’activités et son coût global est estimé à 3600 MD soit 2000 M€. Les projets d’énergie alternative sur les rives de la Méditerranée se bousculent, sans que l’on puisse encore dire qui du nucléaire, solaire ou éolien va l’emporter, ou d’avouer tout simplement que tous ces projets sont finalement complémentaires pour satisfaire les besoins de demain. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont, pour l’instant, un avantage de positionnement évident, mais l’Egypte, la Jordanie ou la Syrie et d’autres pays demandent également à avoir droit à ce chapitre.

Derrière les projets qui se profilent dans ces pays, il y a certes un grand souci écologique et environnemental, une urgence pour trouver dès aujourd’hui comment satisfaire les besoins de demain, mais aussi et, peut-être, surtout des grands intérêts économiques. 15% de l’énergie consommée en Europe sera produite sur l’autre rive de la Méditerranée d’ici à quinze ans.

L’économie d’énergie attendue lorsque l’ensemble des projets sera concrétisé serait de l’ordre de 660 kTep par an et la quantité de CO2 évitée par ces projets est estimée à 1 300 000 tonnes par an permettant des revenues MDP (mécanismes de développement propre) de l’ordre de 260 MD pour 10 ans (sur la base de 10€la tonne).

Et l’Algérie? Avec son Sahara et ses riches potentialités en gaz naturel, une énergie à accoupler avec le solaire pour aller vers la technologie de l’hydrogène pour des rendements supérieurs (jusqu’à 20 Mgw), il peut répondre à la crise de croissance du secteur de l’énergie photovoltaïque en Europe. La place de l’Algérie comme plaque tournante régionale de la production et la distribution de l’énergie solaire a tendance à se préciser et commence à intéresser plus d’un acteur.

En premier les Allemands qui lorgnent de plus en plus sérieusement vers le Sahara (projet Desertec). En effet, selon le Centre aérospatial allemand qui mène des recherches pour le compte du ministère fédéral de l’environnement, les besoins mondiaux en électricité pourraient être couverts avec des centrales à paraboles installées dans le Sahara sur une surface de 65.000 km2.

Ce projet pourrait concurrencer un autre projet, français, qui tend à développer un réseau électrique haute tension en courant continu sous la Méditerranée afin d’acheminer l’électricité solaire produite en Afrique vers l’Europe.

Le projet français, baptisé Transgreen, rassemblerait des fournisseurs d’électricité, des gestionnaires de réseau électrique et des fabricants de matériel haute tension sous l’égide d’EDF. Son lancement, qui s’inscrit dans le cadre d’un « plan solaire méditerranéen », devrait être annoncé lors du prochain sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui se tiendra le 25 mai prochain au Caire.

L’objectif de Transgreen sera de fournir un « schéma directeur pour les investisseurs », dans l’optique d’une augmentation de la production d’électricité renouvelable, en particulier solaire, sur le pourtour méditerranéen. Il entre dans le cadre du Plan solaire méditerranéen, lancé par l’UPM, qui prévoit la construction de capacités de production d’électricité « bas carbone », notamment solaire, de 20 gigawatts (GW) à horizon 2020. Une partie de cette électricité (5 GW) a vocation à être exportée vers l’Europe.

Le Français Transgreen, on le voit, est en concurrence directe avec le projet allemand Desertec qui rassemble, pour l’instant, une vingtaine de grands groupes allemands en vue de développer le plus vaste champ de panneaux photovoltaïques de la planète qui pourra approvisionner les premiers foyers allemands en électricité d’ici à dix ans. Le projet, c’est le cas de le dire, est pharaonique, aussi bien par les investissements prévus que par les objectifs fixés.

En effet, ces vingt grands groupes allemands songent ni plus ni moins à lancer le plus ambitieux programme de production d’énergie verte jamais imaginé. Il est censé faire de l’Allemagne le champion incontesté de la lutte contre le réchauffement climatique en accomplissant un vieux rêve : transformer le soleil qui inonde les sables du Sahara en électricité. Les experts estiment à 400 milliards d’euros, le prix d’une centaine de centrales nucléaires de nouvelle génération, le montant des investissements nécessaires sur une période de quarante ans.

À elles seules, les méga-installations solaires coûteraient quelque 350 milliards d’euros. Le reste serait utilisé pour construire un réseau haute tension reliant l’Afrique au continent européen, afin de transporter l’énergie produite. Les initiateurs du projet estiment qu’ils pourraient être en mesure de produire 15% de l’énergie consommée en Europe d’ici à quinze ans.

Ces projets solaires sont importants non seulement en tant que tels, mais parce qu’ils interviennent à un moment où les autres énergies alternatives, notamment l’éolien et le nucléaire, voient soit leur efficacité contestée ou mis en cause tout simplement pour des raisons de sécurité. Les éoliennes, à commencer par elles, sont, en effet, de plus en plus fragilisées.

En France, elles n’assurent pas plus de 1 % de la consommation électrique. Et pour de nombreux observateurs, la «bulle» qui prévalait dans cette filière se dégonfle. La plupart des opérateurs se sont beaucoup endettés pour développer leurs portefeuilles de projets.

Aujourd’hui, les difficultés de trouver le financement des nouvelles capacités de production conjuguées aux difficultés de remboursement des dettes, les mettent dans des situations délicates. Mais la crise économique n’explique pas tout.

Il y a aussi les opposants aux éoliennes qui mettent en avant leurs faibles marges d’amélioration technologique et qui rappellent surtout que le vent est une énergie aléatoire à laquelle il convient le plus souvent d’ajouter une source de production d’origine fossile supplémentaire. Dès lors, de nombreux industriels préfèrent miser sur le photovoltaïque.

Et le nucléaire dans tout cela ? Certes, la France mise sur la renaissance du nucléaire civil qui permettra aux Etats qui partent même du point zéro en la matière de se doter de cette source d’énergie dans les meilleures conditions de sûreté et de prix. Le savoir faire de la France en la matière est reconnu au plus haut niveau et elle tient à rester pionnière dans ce domaine en développant constamment la recherche.

À cet effet et alors que le chantier du premier réacteur nucléaire EPR dit «de troisième génération», n’est pas encore entré en service que le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) s’active sur la génération suivante. Les raisons sont simples : selon les évaluations de l’OCDE, dans un scénario de forte relance mondiale du nucléaire, les ressources d’uranium seront épuisées autour de 2050, ou vers 2080.

Or les réacteurs de génération IV retenus par la France, des réacteurs à neutrons rapides (RNR), présentent l’avantage d’utiliser comme combustible des déchets radioactifs et de produire autant de plutonium qu’ils en consommeront.

La France a donc lancé un nouveau programme appelé Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) pour la construction d’un prototype de dimension industrielle (puissance de 600 mégawatts) qui sera construit au centre du CEA à Marcoule pour être opérationnel en 2020. Le projet a été doté de 650millions d’euros dans le cadre du grand emprunt. Mais ici, les enjeux ne sont pas simplement écologiques et économiques. Il s’y ajoute, en effet, une dimension politique importante.

Pour la France, il y a un lien entre la promotion du nucléaire civil et la consolidation du traité de non-prolifération (TNP) de 1968.

Si la France défend le principe selon lequel « Le monde ne se divise pas entre pays possesseurs de la technologie nucléaire, arc-boutés sur un privilège et des peuples réclamant un droit que les premiers leur refuseraient », elle entend aussi lutter efficacement contre la prolifération d’une arme qui s’avère dangereuse quand elle est entre les mains d’un Etat voyou. « Personne n’a intérêt à une nouvelle course aux armements.

Personne ne souhaite avoir dans son voisinage un Etat qui triche, observe le président de la République française, Nicolas Sarkozy, ajoutant que si « La France sera intraitable pour la défense du droit de chaque Etat d’accéder au nucléaire à des fins pacifiques. Elle sera tout aussi intraitable à l’encontre de ceux qui violent les normes de notre sécurité collective. »

Desertec Industrial Initiative signed in

The Desertec Industrial Initiative (DII) has taken a vital step with the formation of a joint venture to build a massive solar energy system in North Africa and the Middle East.

The new company, Dll GmbH, has appointed Paul van Son as its CEO. The articles of association for the DII GmbH, whose headquarters will be located in Munich, were signed by the group of founding members in Munich last week.

The DII aims to provide 15 percent of Europe’s electricity by 2050 or earlier, via power lines stretching across the desert and Mediterranean sea. The objective of this initiative is to analyse and develop the technical, economic, political, social and ecological framework for carbon-free power generation in the deserts of North Africa.

The DII will primarily focus on the economic, technical and regulatory conditions that must be fulfilled for successful project implementation, said van Son.

Shareholders of the DII are ABB, ABENGOA Solar, Cevital, DESERTEC Foundation, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, MAN Solar Millennium, Munich Re, M+W Zander, RWE, SCHOTT Solar and Siemens.

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Emerging CSP Markets: Banking on the Middle East and North Africa

2 November 2009

The world’s financial powerhouses are already queuing up to back the next big concentrated solar power market.

By Oliver Balch

In Arabic, Maghreb literally translates as: ‘Land of the sunset’. But a new project under consideration by the World Bank could see this expansive region of Arab-speaking North Africa become better known for sunup rather than sundown. Blessed with high direct normal irradiation (DNI) and on Europe’s doorstep, the Middle East and North Africa hold potential as a pivotal CSP market.

The Clean Technology Fund, which provides scale-up financing for low carbon technologies, is finalising a proposal to develop one gigawatt (GW) of concentrated solar power (CSP) in the region over the next six to eight years.

The Bank’s regional investment plan envisions between eight and ten commercial-scale power plants in the Maghreb and neighbouring Mashreq, the area of the Middle East between Iran and the Mediterranean.

The project’s proponents say the initiative will provide a catalyst for private sector investment, leading to 5GW of installed CSP capacity by 2025.

Under the Clean Technology Fund’s initial investment plan, the World Bank would provide around $750mn in co-financing – roughly 10 percent of the project’s US$6-8bn (€4 – 5.4bn) total funding requirement.

The Fund’s governing committee is scheduled to consider the project in early December, the World Bank’s senior environment specialist Chandrasekar Govindarajalu tells CSP Today. The proposal follows a similar investment plan for CSP in South Africa, which gained approval on 28 October.

Funding opportunities

At present, Morocco, Algeria, Tunisia, Egypt, Lebanon and Jordan are all eligible for project financing under the terms of the World Bank’s Clean Technology Fund. Syria and Libya are excluded, but they could potentially access technical assistance from the World Bank for a solar scale-up programme.

The World Bank is working closely with the African Development Bank to get the project off the ground. The list of other finance partners includes multilateral and bilateral lenders such as the Arab and Islamic Funds, the European Investment Bank and Germany’s Kreditanstalt für Wiederaufbau.

Other potential sources of financing might include public and private debt and equity, European Union neighbourhood funds, bilateral lending from within the region and tax breaks by domestic governments.

If the idea sounds far-fetched, then recent developments may persuade otherwise. Three combined-cycle pilot projects are already underway: Iberdrola’s 40MW Kuraymat facility in Egypt and its 25MW Hassi R’Mel plant in Algeria, plus Aberner’s 20MW Ain-Beni-Mathar facility in Morocco.

Domestic governments in the region are also getting in on the act. Egypt, Morocco and Tunisia all recently introduced renewable energy development plans that hold potential for advanced solar technologies.

“These countries already have experience. Now they are looking to develop CSP on a large scale”, says Govindarajalu.

The International Renewable Agency;s (IRENA) decision earlier this year to set up its headquarters in the United Arab Emirates provides further indication of the region’s emergence as a serious player in the non-conventional energy sector. IRENA will base its headquarters in Abu Dhabi’s Masdar City, a US$22bn (€15bn) construction project that is due to become the world’s first entirely renewable-powered city when completed in 2015.

Private sector buy-in

Signals from the private sector further substantiate the role the Middle Eastern and North African markets will likely play in the development of CSP.

A consortium of major European companies and banks recently launched a three-year feasibility study to assess the potential of a string of CSP projects across the region. Known as the Desertec Industrial Initiative, the group counts German energy giants RWE and E.ON as well as Spain’s CSP developer Abengoa Solar among its dozen participants.

“These are serious companies. If anyone can do this, it’s them”, argues Gerry Wolff, a representative of the non-profit organisation Desertec UK.

The international consortium, which established a formal holding company in October, anticipates investments of nearly $600mn over the next 40 years.

A number of reasons are attracting developers and policy makers to CSP’s potential in North Africa and the Middle East. The region’s physical attributes are almost unparalleled for CSP: almost undisturbed sunshine, high radiation, low precipitation and plenty of uninhabited flat land.

Demand side factors are catching investors’ attention. Since the 1980’s, total energy consumption by MENA countries has grown faster than any other global region, according to a recent World Bank report. Energy intensity (per capita energy demand as a percentage of GDP) is a staggering 40 percent higher than the global average.

CSP ties therefore ties into the objective of the region’s governments to obtain long-term energy security through energy diversification, explains Govindarajalu.

The proximity of the Maghreb and Mashreq countries to continental Europe makes the market additionally attractive. Most notably, a scale-up CSP programme would have close synergies with efforts by southern European states to trade green electricity with their neighbours.

CSP developers in North Africa and the Middle East would be particularly well placed to take advantage of the so-called Mediterranean Solar Plan. If successful, this energy integration scheme would see large-scale solar power production linked to enhanced transmission networks in the Mediterranean region.

Multilateral development banks “could play a key role in financing” CSP’s development given the dependency of the Mediterranean Solar Plan on sharing costs and benefits between all partners, notes a preliminary paper by the World Bank.

Needless to say, the ambitious project faces some hurdles. Chief among them are access to finance, commitment by national governments and access to European markets, says Govindarajalu.

Other systemic barriers exist. Not least of these are fossil fuel energy subsidies. The absence of specific policies to promote the commercialisation of CSP also features highly.

Nevertheless, a ‘yes’ vote from the Clean Technology Fund’s trust fund committee in December would catapult the Maghreb and Mashreq regions onto the CSP world map. There is a famous Arabic saying that runs: “Every sun has to set”. In this case, CSP could just be the exception.

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Le projet SuperSmart Grid pourrait assurer l’approvisionnement énergétique de l’Europe

L’Union Européenne pourrait pérenniser son approvisionnement énergétique et limiter les effets du changement climatique à en croire une nouvelle étude.

L’étude montre également comment une « SuperSmart Grid » (un réseau de distribution de l’électricité « super intelligent ») pourrait faciliter la production décentralisée d’électricité et son transport à longue distance. À terme, cette grille de distribution d’électricité pourrait permettre le développement d’un système d’énergie renouvelable d’ici 2050. Cette étude s’inscrit dans le cadre de CIRCE, un projet financé à hauteur de 10 millions d’euros au titre du sixième programme-cadre (6e PCRD) de l’UE. Le projet CIRCE devrait s’achever en 2011 ; il a pour objectif le développement d’une évaluation des impacts du changement climatique dans la région méditerranéenne.

La production des énergies renouvelables n’est pas régulière, ce qui pose des problèmes dans le contexte d’un réseau de distribution d’électricité. Par ailleurs, le système de distribution actuel en Europe doit être remodelé car il ne peut pas répondre à la demande croissante d’énergie.

Les chercheurs travaillant dans le cadre de CIRCE proposent de développer un réseau de distribution étendu afin que l’électricité générée à partir de sources renouvelables soit transportée sur de longues distances. D’autre part, décentraliser la production d’électricité renouvelable au niveau d’installations distribuées et de petite envergure serait une option viable pour surmonter les problèmes actuels.

Ainsi, en associant ces deux options, on obtiendrait une grille super intelligente (SSG, de l’anglais SuperSmart Grid). La SSG pourrait transporter l’électricité sur une vaste zone et relier des installations plus petites de génération distribuée. D’après les partenaires de CIRCE, une SSG efficace pourrait également compenser toute fluctuation possible sur une vaste zone.

Pour que l’Europe réalise ses objectifs visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60 à 80% (par rapport aux niveaux pré-industriels et d’ici 2050), un système d’électricité renouvelable à 100% est nécessaire, déclarent les chercheurs. Ils font remarquer que ce système doit être conforme à la politique qui restreint la hausse de la température moyenne mondiale à moins de 2 degrés Celsius.

L’énergie renouvelable importée de pays non Européens pourrait contribuer à assurer la réalisation de l’objectif de l’Europe (garantir que 20% de toute l’énergie utilisée proviennent de sources d’énergie renouvelables dans les 12 années à venir). En gardant cet objectif à l’esprit, des installations telles que des centrales héliothermiques dans les déserts d’Afrique du Nord pourraient offrir toute l’énergie renouvelable dont l’Europe a besoin. D’après les experts, les conditions dans ces régions sont beaucoup plus propices à la production d’énergie solaire.

Les chercheurs ajoutent également que les technologies de courant continu à haute tension (HVDC, de l’anglais high-voltage direct-current) permettent de transporter l’électricité sur de longues distances et avec peu de pertes ; les lignes de courant alternatif (AC), quant à elles, nécessitent une isolation accrue et sont plus difficiles à gérer.

L’intégration du marché de l’énergie en Europe pourrait rendre ce système plus fiable et proposer aux consommateurs une électricité moins chère. Selon les chercheurs, l’électricité renouvelable importée d’Afrique du Nord renforcerait la sécurisation de l’approvisionnement en énergie en diversifiant l’ensemble des sources.

Ils ajoutent que le commerce de l’énergie sur le marché mondial garantit un approvisionnement plus stable d’énergie importée.

Parmi les autres avantages qu’assurerait une SSG, citons de grandes économies d’échelle et de faibles coûts de fonctionnement. Cependant, les investissements initiaux pour des installations d’énergie renouvelable seraient importants. Par exemple, la construction d’une centrale héliothermique en Afrique du Nord coûterait trois fois plus qu’une centrale à combustible fossile traditionnelle en Europe, déclarent les chercheurs.

Références :

Pincas Jawetz, « North Africa – Middle East – Europe Renewable Energy Cooperation – an Elixir for the Future ». Sustainable Development Media Think Tank. « TREC… is the brainchild of the German Association for the Club of Rome and the Hamburg Climate Protection Foundation… TREC actually was a paper for an Arab Thought Forum held in Amman 2003, in anticipation of the June International Conference on Renewable Energies 2004 in Bonn. »

Ashley Seager, « How mirrors can light up the world« . The Guardian.

TREC. « Club of Rome: German Politicians claim « Clean Power from the Deserts« . Solarserver forum.

Rolf Hug « Solar power from the desert rather than desert in Germany: renewable energy in a trans-European context« . Solarserver forum.

Robin McKie « How Africa’s desert sun can bring Europe power« . The Observer.

« AQUA-CSP: Concentrating Solar Power for Seawater Desalination. » DLR ITT, funded by BMU.
Gerhard Knies and Franz Trieb (2006). « Sun cheaper than Oil ». franzalt.com Sun Page.

Sigmar Gabriel, BMU minister (19 April 2007). « Innovative Policy and financing instruments for a sustainable energy policy in the European neighbourhood policy » (html). eu2007.de, the website of Germany’s January-June 2007 European Presidency.

Deserts Set to Bloom With Solar For Europe, « Desertec Forum ».

Desertec (2008-07-16). « Economic and cultural aspects of Desertec Project« .