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Solar Millennium AG – Company Statement
Eolien : La Compagnie du Vent compte créer 180 emplois
2 juillet 2009
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UAE-based Sahara Group, expands into Moroccan Market
Related articles by Zemanta
- IMF: Mideast growth to slide in 2009 (huffingtonpost.com)
- Foreign Direct Investment In China. The Times Have Changed. For Good. (chinalawblog.com)
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North Africa’s Regional and Global Integration Seen as Solution to External Shocks
IHS Global Insight Perspective
-The Maghreb nations thus stand to gain tremendously by forging closer economic relations with the European Union and the United States.
-Political reforms are expected to be slow in the next few years due to differences between Algeria and Morocco over the Western Sahara, but economic reforms could accelerate over the short and medium terms.
Reserves stood at US$140 billion at end-March 2009, more than doubling the amount posted 36 months earlier. Among the more-diversified economies in the region, Tunisia’s economic growth eased slightly to 4.6% in 2008, from 6.3% in 2007, as the Eurozone economies slowed during the year. Eurozone nations sunk into a severe recession in 2009, hurting Tunisian export and growth. Despite difficult domestic and external conditions the government continued to implement structural reforms, albeit at a slow pace to minimise social discontent.
Overall, the Maghreb region expanded 4.9% in real terms during 2008. The ongoing global financial crisis has reduced short-term growth prospects for Maghreb nations, and IHS Global Insight expects the region to grow 2.2% in 2009. This is still a remarkable performance given the severe deteriorations in world economic conditions which have led to the failure of a few major companies and the collapse in the housing market in industrialised nations. Economic conditions in the Maghreb could be improved if integration among countries could be deepened. Dominique Strauss-Kahn, managing director of the International Monetary Fund (IMF) recently stressed the importance of deeper integration among Maghreb economies, which he believed was the best protection against the effects of external crisis.
Regional trade exchanges are currently very low: For example trade between Morocco and Algeria represent only 2% of the total trade exchanges of the two countries. According to data published by Algeria’s National Data Processing and Statistics Centre, the country’s trade surplus with the other four nations of the Arab Maghreb Union (UMA) has almost doubled in 2008 compared to 2007.
Yet Algerian exports to the UMA stood at US$1.3 billion, compared with total merchandise exports of US$78.6 billion, while imports from the other Maghreb countries amounted to US$387.5 million (as opposed to an overall import bill of US$37.4 billion). By creating a larger market, a regional integration would yield great benefits, in a form of higher growth and lower unemployment. The overall unemployment rate for the region is estimated at 15—25%, with very high unemployment among urban women and young college graduates. A regional integration could create the market dynamics for a better absorption of the total labour force. Meanwhile, per-capita real GDP in the Maghreb could increase by an additional 50% by 2015 through deeper integration and reform, according to a recent study by the World Bank.
If in addition to regional integration, a full fledged U.S.-EU free-trade agreement could be reached, the stock of FDI could increase by an additional 70—80%. Thus Maghreb nations also stand to gain tremendously by forging closer economic relations with the European Union and the United States. In such a scenario GDP in the region could grow by an additional 2—4%.
On the other hand, economic reforms are expected to pick up in the next 12—36 months. Like Tunisia, we expect other North African nations to sign economic agreements within and outside the Maghreb block, boosting trade exchanges and FDI inflows. A deeper regional integration will be a first step toward cushioning the Maghreb economy from adverse external shocks. In the longer term we hope to see the existence of an EU/U.S./Maghreb FTA.
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La fiscalité du Maroc favorable pour les retraités français
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Lebanon : Attractive investments in the Middle East
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Israel: Business environment at a glance
2009 Update of Investing in Israel.
Policy towards private enterprise and competition
More information on Invest in Israel Agency.
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Premier anniversaire de l’Union pour la Méditerranée, l’AFD crée le FISEM pour soutemir les PME
Création de la Facilité d’investissement de soutien économique à la Méditerranée (FISEM) et renforcement des actions de l’AFD
Paris, le 25 juin 2009
Dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), l’Agence Française de Développement (AFD) crée la Facilité d’investissement de soutien économique à la Méditerranée (FISEM). Doté de 250 millions d’euros, ce nouvel instrument d’investissement en fonds propres permettra d’aider les PME de la région à faire face à la crise. Depuis la création de l’UPM il y a un an, l’AFD a considérablement renforcé son activité en Méditerranée. Ses financements devraient s’élever à 6 milliards d’euros sur les cinq prochaines années.
Accompagnement du secteur privé en Méditerranée pour faire face à ses besoins structurels renforcés par la crise
Les pays du Bassin Méditerranéen sont aujourd’hui confrontés à un resserrement des contraintes de financement et à la transmission de la crise financière à l’économie réelle. Les entreprises de la rive sud de la Méditerranée, dépendantes des marchés du nord, souffrent par contrecoup de la récession et ont des difficultés croissantes d’accès aux financements bancaires qui avant même la crise constituaient un besoin structurel. Les marchés bancaires locaux font face à un tarissement des liquidités. La désaffection de certains investisseurs privés ou institutionnels crée par ailleurs des incertitudes sur la mise en œuvre de grands projets industriels.
Créée pour aider le secteur productif et notamment les PME à faire face à la crise en complément des outils financiers existants dans la région, la FISEM est gérée par l’AFD en partenariat avec Proparco, sa filiale dédiée au secteur privé. Doté de 250 millions d’euros, ce nouvel instrument apportera un appui financier aux PME à travers des prises de participation directes ou via des fonds d’investissement. Il agira sur la recapitalisation du secteur bancaire et financier afin d’accroître ses capacités d’intervention en faveur des PME. Il participera enfin au financement des grands projets industriels afin d’agir sur la croissance et de stimuler le tissu des PME et des sous-traitants locaux. Au-delà de l’apport en financements, la FISEM favorisera l’adoption de normes environnementales et sociales.
Renforcement des actions de l’AFD dans le cadre de l’UPM
Dans la dynamique de l’UPM, l’AFD a renforcé ses interventions en Méditerranée. Ses financements dans la région ont augmenté de 28% en un an. L’Agence apporte des réponses concrètes pour renforcer la croissance et la convergence des économies méditerranéennes du Sud et du Nord, promouvoir le développement durable et favoriser la cohésion sociale. Ses projets portent notamment sur le développement urbain, l’eau et l’assainissement (dépollution de la Méditerranée), l’appui aux entreprises et les énergies de substitution (Plan solaire méditerranéen).
Partenaire de longue date des pays du bassin méditerranéen, l’AFD a vu ses activités monter en puissance durant ces dernières années. Entre 2002 et 2008, les engagements de l’AFD en Méditerranée ont quadruplé pour atteindre, en cumulé, 3,5 milliards d’euros, soit un quart des activités du groupe. Ils devraient s’élever à 6 milliards d’euros sur la période 2009-2013, dont environ 20 % en faveur du secteur privé.
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L’intégration de la Turquie dans l’Union Européenne
22 juillet, 2009
Le débat sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne doit être posé de manière stratégique. Après avoir satisfaisait suffisamment aux critères politiques de Copenhague en 2005, la Turquie peut théoriquement intégrer l’Union dès 2014. Ainsi, ce cadrage effectué par une des participantes au séminaire d’intelligence économique organisé à Dakar par l’Etablissement panafricain d’intelligence économique et stratégique (EPIES), dirigé par M. Diallo, a le mérite de définir les clés d’entrée et de souligner les contradictions de ce sujet complexe et controversé.
DES RAPPORTS DE FORCE PARADOXAUX
LES HESITATIONS DE L’UNION EUROPEENNE
Une pratique embarrassée
A titre liminaire, l’opposition marquée par la France semble contredite par le partenariat pour l’adhésion de la Turquie qui a été conclu. sous la présidence française de l’UE.
Des critères conditionnels d’intégration
De la sorte, l’adhésion de la Turquie – théoriquement possible dès 2014 – cristallise les interrogations sur le futur de l’élargissement de l’UE sur les points suivants :
• critère politique : la présence d’institutions stables garantissant la démocratie, le degré d’implication de l’armée dans la gouvernance de l’Etat, la primauté du droit dans la société civile – droits de l’Homme, statut de la Femme, protection des minorités… – , la normalisation des relations avec Chypre ;
• critère économique : l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’UE ;
• critère de la reprise de l’acquis communautaire : la capacité à assumer les obligations d’un Etat membre et notamment de souscrire aux objectifs de l’Union politique, économique et monétaire.
LA DETERMINATION DE LA TURQUIE
Des raisons géohistoriques
La Turquie souligne son implication dans l’Histoire de l’Europe depuis 400 ans et met en avant que 40% de sa population actuelle a des origines ethniques européennes.
Très tôt, la Turquie a manifesté son souhait d’intégrer l’UE puisqu’elle participé à sa construction à la fois comme membre fondateur de l’Organisation Européenne de Coopération Economique dès 1948 puis d’adhérent au Conseil de l’Europe en 1949. Suite à l’Accord d’Ankara d’association à l’UE en date du 12.09.1963, l’Accord d’Union Douanière du 06.03.1995 faits de la Turquie le seul pays soumis à une telle union. Se considérant donc comme un État européen, ce pays s’est inspiré de l’Occident et s’en est rapprochée en se joignant à des organisations de coopération : l’OTAN (depuis 60ans), l’OCDE, l’OSCE, le Conseil de l’Europe.
Des raisons géopolitiques
Bien que paradoxalement, une faible partie du territoire (3%) se trouve en Europe et sa majeure partie (97%) se situe en Asie, la Turquie, de par sa localisation géographique même – à cheval sur deux continents, au carrefour des axes Russie – Méditerranée et Balkans – Moyen-Orient – , a toujours été un carrefour d’échanges économiques, religieux, culturels (le turc étant la langue officielle écrite en latin)… Elle n’entend pas céder sur la question chypriote qui lui est posée comme une condition impérative à son intégration ni se satisfaire d’un partenariat privilégié et s’offusque du refus qui lui est opposé. Selon Egemen BAGIS, actuel Ministre Turc des Affaires Européennes, ‘’la Turquie est la solution pour 80 % des défis qui se posent à l’UE et cette dernière est la réponse à 80% des défis que doit affronter la Turquie. La Turquie est un pont entre les civilisations, entre l’Europe et l’Asie, le Moyen-Orient et le Caucase’’.
LA PRESSION DYNAMIQUE DES ETATS-UNIS
L’envoi d’un signal fort à un pays musulman
Les USA ont une attitude contradictoire puisqu’ils demeurent alliés des positions israéliennes dans le conflit palestinien.
La recherche du contrôle de l’Union européenne
Dans la proche décennie et à raison des nouveaux alignements monétaires, le dollar pourrait perdre sa place de principale monnaie de réserve au profit de l’Euro, ce que les USA ne sont pas prêts d’accepter.
En redevenant son important allié depuis 2OO5, la Turquie permet aux USA de contrôler :
. les détroits débouchant de la Mer Noire à la Méditerranée et le principal pipeline pétrolier de la Mer Caspienne (de Bakou à Ceyhan) qui permet de réduire la dépendance énergétique de L’AZERBAÏDJAN, du KAZAKHSTAN et du TURKMENISTAN à l’égard de la Russie
. les ressources pétrolières et le marché des hydrocarbures [bataille des gazoducs : projet NABUCCO soutenu par l’Union européenne contre projet de gazoduc russe SOUTH STREAM]
. des tensions liées au problème de l’eau.
Une proximité de terrain de déploiement pour la puissance américaine
L’intérêt géostratégique de la Turquie tient à :
– sa proximité avec le Moyen-Orient, « zone de guerres à outrance » marquée par la participation directe des armées occidentales et dans laquelle se trouvent les plus grands gisements pétroliers et gaziers actuels,
– l’utilisation par l’armée américaine de la gigantesque base militaire turque d’INCIRLIK qui couvre tout le Moyen-Orient dans un rayon d’action de proximité et qui permet l’encerclement de la Russie et la Chine.
LE SILENCE ACTIF DE LA RUSSIE
Une stratégie multipolaire à l’encontre de diverses menaces
Réveils indépendantistes, menaces de ses voisins de l’Ouest, d’Asie mineure, du Japon, de la Chine… , la Russie surveille de près ses portes de sortie, aussi bien le verrou danois pour accéder à l’Océan Atlantique, le verrou japonais pour l’Océan Pacifique et l’Arctique qu’en l’espèce les détroits turcs pour accéder à la Méditerranée.
En ce sens, l’Oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan – un des piliers du couloir énergétique Est/Ouest – accueilli par la Turquie- confère à celle-ci une importance géopolitique accrue, conjointement à L’AZERBAÏDJAN et à la GEORGIE, trois pays pro-occidentaux, opposés à l’axe RUSSIE-ARMENIE-IRAN. L’intérêt de cet oléoduc pour les occidentaux est d’accéder au pétrole de la mer Caspienne en contournant la Russie et l’Iran pour atteindre la mer Méditerranée, le golf persique.
Des préoccupations d’influence dans le Caucase
Les enjeux sont énergétiques (gisement de MAÏKOP qui passe à Groznyï en TCHECHENIE) et se posent en termes de revendications nationales (retombées du conflit avec la TCHECHENIE sur les Républiques caucasiennes et Républiques autonomes de la Fédération de Russie). Le Sud Caucase, considéré jadis comme le pré-carré de la Russie, revêt une importance stratégique majeure pour les USA et leurs alliés autant que pour la Russie qui n’accepte pas que d’autres puissances viennent y contrecarrer ses plans tout comme en Asie centrale (pétrole, gaz naturel, eau).
En ce sens, les objectifs russes visent, d’une part, à verrouiller le marché turc pour bloquer le gaz azéri, turkmène et iranien et, d’autre part, à améliorer le développement de ses infrastructures de transport et d’approvisionnement sur son territoire avec la possible aide financière de la CHINE, de L’INDE et du JAPON dont les besoins énergétiques sont croissants.
LES DETERMINANTS STRATEGIQUES
L’UE représente aujourd’hui le troisième ensemble de population après la Chine et l’Inde, son élargissement suscite des interrogations fortes.
GOUVERNANCE POLITIQUE
• La question turque fonctionne comme un révélateur à la fois d’évidentes fractures et/ou d’étranges convergences. Les frontières de l’Europe étant historiquement conventionnelles, et bien que celle-ci bénéficie d’une grande richesse ethno-culturelle, la question de l’élargissement de l’UE est déterminante autant en ce qui concerne l’adhésion de la Turquie que de celle de Chypre.
• Au plan endogène : Ayant grandi rapidement, l’UE n’a pas réussi à obtenir une gestion ‘’satisfaisante et uniforme’’ de ses 27 membres actuels. Cette situation pourrait s’aggraver avec l’adhésion de la Turquie, laquelle – devenant l’une des premières nations de l’UE par sa population et ses députés au Parlement européen – aurait un poids déterminant dans la gouvernance politique de l’UE.
• Au plan exogène : l’élargissement de l’UE est confronté aux intérêts russes.
– La Russie poursuit la construction de son propre espace économique commun en Eurasie tant elle est soucieuse de contrer la pénétration des compagnies et des intérêts occidentaux et américains sur les marchés eurasiatiques, en misant sur ses principaux partenaires commerciaux comme L’UKRAINE et le KAZAKHSTAN et de tenter de recouvrer une zone d’influence. Par ailleurs, elle est tout aussi obligée de maintenir des liens suffisamment étroits avec l’UE pour éventuellement contrer la Chine, dont les intentions stratégiques demeurent incertaines.
– En ce sens, l’UE ne peut être indifférente aux relations russo-turques, tant la Turquie est susceptible de jouer un rôle d’interface modérateur entre l’Europe et l’Asie, surtout dans le contexte de la nouvelle politique de l’UE dans le Caucase. Ainsi, en intégrant la Turquie, l’UE rassurerait ce pays quant à ses angoisses de déstabilisation de ses frontières et, du même coup, en suscitant la transformation de la Turquie en un pays démocratique européen prospère, influencerait la zone du Caucase quant à la propagation des représentations démocratiques.
GOUVERNANCE ECONOMIQUE
• La Turquie présente une économie dynamique et stable, bien intégrée dans l’économie régionale et mondiale ainsi que l’avantage d’être dotée d’une population jeune, formée et active qui pourrait compenser le vieillissement de l’UE. D’un autre côté, les subventions européennes pourraient favoriser une meilleure croissance économique turque et la mise en place d’un gouvernement démocratique, de sorte que, selon la théorie des dominos, elle fournirait un modèle de démocratie économique et politique pour le reste du Proche-Orient.
• D’une part, l’UE dispose de champs pétrolifères en mer du Nord et de quelques lieux de production de gaz naturel mais elle est encore fortement dépendante d’importations, notamment du pétrole brut du Moyen-Orient et d’Iran, du gaz de Russie. D’autre part, la proximité des sources pétrolifères et gazières et son statut de double corridor énergétique (Bakou-Tbilissi-Ceyhan pour le pétrole, Bakou-Tbilissi-Erzurum pour le gaz) positionne la Turquie comme un Centre actif d’intérêt non négligeable.
• Les ressources aquifères souterraines de l’UE destinées à la consommation sont assez abondantes mais très inégalement réparties sur son territoire. Ces ressources sont largement utilisées par l’agriculture et l’industrie ou réservées pour la production hydroélectrique. Dans certaines régions toutefois, quand le détournement et le traitement d’eaux fluviales ne peuvent suffire, il est nécessaire de subvenir aux besoins en eau de consommation par livraison maritime ou par des usines de dessalement d’eau de mer, deux méthodes gourmandes en énergie. De son côté, la Turquie possède un potentiel hydrologique important. En raison de ses réserves d’eau, elle présente beaucoup d’intérêt pour le Moyen-Orient et, à terme, pour l’Europe (projet BLACK SEA INTERCONNECTION de réseau paneuropéen Haut Débit Géant coordonné par le réseau NREN TÜBITAK-ULAKBIM de la TURQUIE connecté aux réseaux régionaux de GEORGIE, D’AZERBAÏDJAN et D’ARMENIE)
GOUVERNANCE SECURITAIRE
L’intégration de la Turquie pourrait :
– d’une part, mettre en évidence que l’UE n’a jamais vraiment abordé le problème de la sécurité de son espace d’un point de vue militaire. Si la puissance militaire turque (une des plus grande armée du monde) est susceptible d’augmenter la puissance diplomatique de l’UE et sa capacité à intervenir dans des opérations internationales, donc d’accroître la sécurité régionale, en tant que membre de l’OTAN, la Turquie est, tout aussi susceptible de renforcer l’alignement militaire sur les USA (à noter toutefois que la Turquie n’a pas suivi les USA sur la question de l’Irak). De la sorte, la Turquie jouerait un rôle décisionnel dans la gouvernance diplomatique de l’UE.
– d’autre part, améliorer les efforts européens de multiculturalisme et contribuer à éviter un clash potentiel de civilisations entre européens chrétiens et musulmans. Elle serait dans la continuité et dans la logique d’élargissement, qui a présidé à l’intégration des pays de l’ancien bloc de l’Est et manifesterait la volonté de stabiliser les flux migratoires, l’ouverture de nouveaux marchés et le maintien de la Turquie hors de la mouvance islamiste.
Nelly Burgaud
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L’intégration de la Turquie dans l’Union Européenne
22 juillet, 2009
Le débat sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne doit être posé de manière stratégique. Après avoir satisfaisait suffisamment aux critères politiques de Copenhague en 2005, la Turquie peut théoriquement intégrer l’Union dès 2014. Ainsi, ce cadrage effectué par une des participantes au séminaire d’intelligence économique organisé à Dakar par l’Etablissement panafricain d’intelligence économique et stratégique (EPIES), dirigé par M. Diallo, a le mérite de définir les clés d’entrée et de souligner les contradictions de ce sujet complexe et controversé.
DES RAPPORTS DE FORCE PARADOXAUX
LES HESITATIONS DE L’UNION EUROPEENNE
Une pratique embarrassée
A titre liminaire, l’opposition marquée par la France semble contredite par le partenariat pour l’adhésion de la Turquie qui a été conclu. sous la présidence française de l’UE.
Des critères conditionnels d’intégration
De la sorte, l’adhésion de la Turquie – théoriquement possible dès 2014 – cristallise les interrogations sur le futur de l’élargissement de l’UE sur les points suivants :
• critère politique : la présence d’institutions stables garantissant la démocratie, le degré d’implication de l’armée dans la gouvernance de l’Etat, la primauté du droit dans la société civile – droits de l’Homme, statut de la Femme, protection des minorités… – , la normalisation des relations avec Chypre ;
• critère économique : l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’UE ;
• critère de la reprise de l’acquis communautaire : la capacité à assumer les obligations d’un Etat membre et notamment de souscrire aux objectifs de l’Union politique, économique et monétaire.
LA DETERMINATION DE LA TURQUIE
Des raisons géohistoriques
La Turquie souligne son implication dans l’Histoire de l’Europe depuis 400 ans et met en avant que 40% de sa population actuelle a des origines ethniques européennes.
Très tôt, la Turquie a manifesté son souhait d’intégrer l’UE puisqu’elle participé à sa construction à la fois comme membre fondateur de l’Organisation Européenne de Coopération Economique dès 1948 puis d’adhérent au Conseil de l’Europe en 1949. Suite à l’Accord d’Ankara d’association à l’UE en date du 12.09.1963, l’Accord d’Union Douanière du 06.03.1995 faits de la Turquie le seul pays soumis à une telle union. Se considérant donc comme un État européen, ce pays s’est inspiré de l’Occident et s’en est rapprochée en se joignant à des organisations de coopération : l’OTAN (depuis 60ans), l’OCDE, l’OSCE, le Conseil de l’Europe.
Des raisons géopolitiques
Bien que paradoxalement, une faible partie du territoire (3%) se trouve en Europe et sa majeure partie (97%) se situe en Asie, la Turquie, de par sa localisation géographique même – à cheval sur deux continents, au carrefour des axes Russie – Méditerranée et Balkans – Moyen-Orient – , a toujours été un carrefour d’échanges économiques, religieux, culturels (le turc étant la langue officielle écrite en latin)… Elle n’entend pas céder sur la question chypriote qui lui est posée comme une condition impérative à son intégration ni se satisfaire d’un partenariat privilégié et s’offusque du refus qui lui est opposé. Selon Egemen BAGIS, actuel Ministre Turc des Affaires Européennes, ‘’la Turquie est la solution pour 80 % des défis qui se posent à l’UE et cette dernière est la réponse à 80% des défis que doit affronter la Turquie. La Turquie est un pont entre les civilisations, entre l’Europe et l’Asie, le Moyen-Orient et le Caucase’’.
LA PRESSION DYNAMIQUE DES ETATS-UNIS
L’envoi d’un signal fort à un pays musulman
Les USA ont une attitude contradictoire puisqu’ils demeurent alliés des positions israéliennes dans le conflit palestinien.
La recherche du contrôle de l’Union européenne
Dans la proche décennie et à raison des nouveaux alignements monétaires, le dollar pourrait perdre sa place de principale monnaie de réserve au profit de l’Euro, ce que les USA ne sont pas prêts d’accepter.
En redevenant son important allié depuis 2OO5, la Turquie permet aux USA de contrôler :
. les détroits débouchant de la Mer Noire à la Méditerranée et le principal pipeline pétrolier de la Mer Caspienne (de Bakou à Ceyhan) qui permet de réduire la dépendance énergétique de L’AZERBAÏDJAN, du KAZAKHSTAN et du TURKMENISTAN à l’égard de la Russie
. les ressources pétrolières et le marché des hydrocarbures [bataille des gazoducs : projet NABUCCO soutenu par l’Union européenne contre projet de gazoduc russe SOUTH STREAM]
. des tensions liées au problème de l’eau.
Une proximité de terrain de déploiement pour la puissance américaine
L’intérêt géostratégique de la Turquie tient à :
– sa proximité avec le Moyen-Orient, « zone de guerres à outrance » marquée par la participation directe des armées occidentales et dans laquelle se trouvent les plus grands gisements pétroliers et gaziers actuels,
– l’utilisation par l’armée américaine de la gigantesque base militaire turque d’INCIRLIK qui couvre tout le Moyen-Orient dans un rayon d’action de proximité et qui permet l’encerclement de la Russie et la Chine.
LE SILENCE ACTIF DE LA RUSSIE
Une stratégie multipolaire à l’encontre de diverses menaces
Réveils indépendantistes, menaces de ses voisins de l’Ouest, d’Asie mineure, du Japon, de la Chine… , la Russie surveille de près ses portes de sortie, aussi bien le verrou danois pour accéder à l’Océan Atlantique, le verrou japonais pour l’Océan Pacifique et l’Arctique qu’en l’espèce les détroits turcs pour accéder à la Méditerranée.
En ce sens, l’Oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan – un des piliers du couloir énergétique Est/Ouest – accueilli par la Turquie- confère à celle-ci une importance géopolitique accrue, conjointement à L’AZERBAÏDJAN et à la GEORGIE, trois pays pro-occidentaux, opposés à l’axe RUSSIE-ARMENIE-IRAN. L’intérêt de cet oléoduc pour les occidentaux est d’accéder au pétrole de la mer Caspienne en contournant la Russie et l’Iran pour atteindre la mer Méditerranée, le golf persique.
Des préoccupations d’influence dans le Caucase
Les enjeux sont énergétiques (gisement de MAÏKOP qui passe à Groznyï en TCHECHENIE) et se posent en termes de revendications nationales (retombées du conflit avec la TCHECHENIE sur les Républiques caucasiennes et Républiques autonomes de la Fédération de Russie). Le Sud Caucase, considéré jadis comme le pré-carré de la Russie, revêt une importance stratégique majeure pour les USA et leurs alliés autant que pour la Russie qui n’accepte pas que d’autres puissances viennent y contrecarrer ses plans tout comme en Asie centrale (pétrole, gaz naturel, eau).
En ce sens, les objectifs russes visent, d’une part, à verrouiller le marché turc pour bloquer le gaz azéri, turkmène et iranien et, d’autre part, à améliorer le développement de ses infrastructures de transport et d’approvisionnement sur son territoire avec la possible aide financière de la CHINE, de L’INDE et du JAPON dont les besoins énergétiques sont croissants.
LES DETERMINANTS STRATEGIQUES
L’UE représente aujourd’hui le troisième ensemble de population après la Chine et l’Inde, son élargissement suscite des interrogations fortes.
GOUVERNANCE POLITIQUE
• La question turque fonctionne comme un révélateur à la fois d’évidentes fractures et/ou d’étranges convergences. Les frontières de l’Europe étant historiquement conventionnelles, et bien que celle-ci bénéficie d’une grande richesse ethno-culturelle, la question de l’élargissement de l’UE est déterminante autant en ce qui concerne l’adhésion de la Turquie que de celle de Chypre.
• Au plan endogène : Ayant grandi rapidement, l’UE n’a pas réussi à obtenir une gestion ‘’satisfaisante et uniforme’’ de ses 27 membres actuels. Cette situation pourrait s’aggraver avec l’adhésion de la Turquie, laquelle – devenant l’une des premières nations de l’UE par sa population et ses députés au Parlement européen – aurait un poids déterminant dans la gouvernance politique de l’UE.
• Au plan exogène : l’élargissement de l’UE est confronté aux intérêts russes.
– La Russie poursuit la construction de son propre espace économique commun en Eurasie tant elle est soucieuse de contrer la pénétration des compagnies et des intérêts occidentaux et américains sur les marchés eurasiatiques, en misant sur ses principaux partenaires commerciaux comme L’UKRAINE et le KAZAKHSTAN et de tenter de recouvrer une zone d’influence. Par ailleurs, elle est tout aussi obligée de maintenir des liens suffisamment étroits avec l’UE pour éventuellement contrer la Chine, dont les intentions stratégiques demeurent incertaines.
– En ce sens, l’UE ne peut être indifférente aux relations russo-turques, tant la Turquie est susceptible de jouer un rôle d’interface modérateur entre l’Europe et l’Asie, surtout dans le contexte de la nouvelle politique de l’UE dans le Caucase. Ainsi, en intégrant la Turquie, l’UE rassurerait ce pays quant à ses angoisses de déstabilisation de ses frontières et, du même coup, en suscitant la transformation de la Turquie en un pays démocratique européen prospère, influencerait la zone du Caucase quant à la propagation des représentations démocratiques.
GOUVERNANCE ECONOMIQUE
• La Turquie présente une économie dynamique et stable, bien intégrée dans l’économie régionale et mondiale ainsi que l’avantage d’être dotée d’une population jeune, formée et active qui pourrait compenser le vieillissement de l’UE. D’un autre côté, les subventions européennes pourraient favoriser une meilleure croissance économique turque et la mise en place d’un gouvernement démocratique, de sorte que, selon la théorie des dominos, elle fournirait un modèle de démocratie économique et politique pour le reste du Proche-Orient.
• D’une part, l’UE dispose de champs pétrolifères en mer du Nord et de quelques lieux de production de gaz naturel mais elle est encore fortement dépendante d’importations, notamment du pétrole brut du Moyen-Orient et d’Iran, du gaz de Russie. D’autre part, la proximité des sources pétrolifères et gazières et son statut de double corridor énergétique (Bakou-Tbilissi-Ceyhan pour le pétrole, Bakou-Tbilissi-Erzurum pour le gaz) positionne la Turquie comme un Centre actif d’intérêt non négligeable.
• Les ressources aquifères souterraines de l’UE destinées à la consommation sont assez abondantes mais très inégalement réparties sur son territoire. Ces ressources sont largement utilisées par l’agriculture et l’industrie ou réservées pour la production hydroélectrique. Dans certaines régions toutefois, quand le détournement et le traitement d’eaux fluviales ne peuvent suffire, il est nécessaire de subvenir aux besoins en eau de consommation par livraison maritime ou par des usines de dessalement d’eau de mer, deux méthodes gourmandes en énergie. De son côté, la Turquie possède un potentiel hydrologique important. En raison de ses réserves d’eau, elle présente beaucoup d’intérêt pour le Moyen-Orient et, à terme, pour l’Europe (projet BLACK SEA INTERCONNECTION de réseau paneuropéen Haut Débit Géant coordonné par le réseau NREN TÜBITAK-ULAKBIM de la TURQUIE connecté aux réseaux régionaux de GEORGIE, D’AZERBAÏDJAN et D’ARMENIE)
GOUVERNANCE SECURITAIRE
L’intégration de la Turquie pourrait :
– d’une part, mettre en évidence que l’UE n’a jamais vraiment abordé le problème de la sécurité de son espace d’un point de vue militaire. Si la puissance militaire turque (une des plus grande armée du monde) est susceptible d’augmenter la puissance diplomatique de l’UE et sa capacité à intervenir dans des opérations internationales, donc d’accroître la sécurité régionale, en tant que membre de l’OTAN, la Turquie est, tout aussi susceptible de renforcer l’alignement militaire sur les USA (à noter toutefois que la Turquie n’a pas suivi les USA sur la question de l’Irak). De la sorte, la Turquie jouerait un rôle décisionnel dans la gouvernance diplomatique de l’UE.
– d’autre part, améliorer les efforts européens de multiculturalisme et contribuer à éviter un clash potentiel de civilisations entre européens chrétiens et musulmans. Elle serait dans la continuité et dans la logique d’élargissement, qui a présidé à l’intégration des pays de l’ancien bloc de l’Est et manifesterait la volonté de stabiliser les flux migratoires, l’ouverture de nouveaux marchés et le maintien de la Turquie hors de la mouvance islamiste.
Nelly Burgaud
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